Un Crime de Guerre oublié : Bad-Reichenhall (8 mai 1945)
« Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. » Jean de La Fontaine (« Les Animaux malades de la Peste »)
Pour juger les « crimes contre l’humanité » en 1945, le camp du Bien instituait le Tribunal de Nüremberg. Cette juridiction était cependant curieusement borgne : le massacre de 21.857 officiers catholiques polonais, tués d’une balle en pleine tête par les bolcheviks russes au printemps 1940 (un crime de guerre soviétique que Gorbatchev reconnaîtra), en forêt de Katyn restera à jamais impuni. Aucun officier russe, responsable de la tuerie, ne sera pendu : ils étaient dans le camp du Bien. Sans aucun problème de conscience, l’opinion publique admet, avec les juges de Nüremberg, que le camp du Mal ne concerne que les Allemands de la Seconde Guerre Mondiale. Et c’est ainsi qu’en dépit de sa lourde responsabilité dans l’exécution arbitraire de soldats français, ce 8 mai 1945, le général Philippe Leclerc de Hautecloque, ne comparut pas, non plus, à la barre des accusés : lui aussi était dans le camp du Bien.
« Cela s’oubliera… » ?

Qui ne dénoncera jamais les crimes de guerre perpétrés par les troupes anglo-américaines à partir de 1944 sur le sol français ? Qui aura le courage de rappeler le « tapis de bombes » (W. Churchill) sur les populations civiles françaises des grandes villes, le bombardement au phosphore des villes allemandes comme Dresde, la bombe atomique sur deux villes du Japon, etc. Et qui parlera des atrocités du marxisme russe, depuis l’assassinat de la Famille Impériale Romanov en 1917 ?
Après avoir eu le courage de dénoncer les exécutions des 76 franc-gardes de la Milice française le 28 août 1944 au Grand-Bornand (Haute-Savoie), plusieurs étant mineurs et l’un d’eux âgé seulement de 16 ans 1, il faudra rappeler également l’exécution militaire sans jugement de 12 hommes de la Division Charlemagne. Spécialiste du sujet, l’historien Charles E. Boch écrit : « Sur ordre du général Leclerc, la 2e DB va fusiller douze SS français de la Division Charlemagne sans aucun jugement préalable. » Faut-il se taire pour ne pas entacher le camp du « Bien » ?
Un officier républicain, à qui on rapportait le pardon héroïque du général vendéen Bonchamps à 5000 prisonniers bleus (que les blancs voulaient tuer au canon, pour leur indicible cruauté) recommanda de taire le geste : les « hommes libres » (sic) ne doivent pas la vie à des « esclaves » (re-sic) … Et il ajoutait dans sa lettre à la Convention : « Cela s’oubliera. » 2.
Ces valeureux soldats, attachés au poteau infamant, ont été massacrés, pour simple délit d’opinion, ont été tués par des Français, alors que leurs armes n’avaient été engagées contre d’autres Français. Oui mais voilà : le vertueux Staline était du camp du « Bien » … 3
L’officier supérieur de la Charlemagne, Henri Fenet dira pourtant après la guerre « Nous ne sommes pas indignes. » Les éditions catholiques et monarchistes DPF (que l’on ne peut donc évidemment pas soupçonner de nostalgie nazie) proposent à la vente le livre de Charles E. Boch racontant la tragédie de Bad Reichenhall 4. Nous appelons donc l’attention de nos lecteurs sur ce qui fut un crime de guerre 5.
Ce qui s’est réellement passé
Les glorieux fusillés appartenaient au régiment des 1.200 grenadiers de la division « Charlemagne », considérée par les historiens libres actuels comme l’une des meilleures unités d’élite de la Waffen SS. Obligé de riposter contre les troupes yankees qui progressaient en Bavière, le régiment se retrouva rétréci comme une peau de chagrin, avant d’être dispersé en ordre, et sur ordres.
Les rescapés se sont rendus aux Américains au matin de ce triste 8 mai. L’une des lettres remises au prêtre contenait d’ailleurs ces huit mots : « Je me suis rendu ce matin aux Américains »

Les consommateurs de gomme-à-mâcher, (stupéfaits, dit-on, de trouver des soldats allemands parlant français) les avaient rencontrés à 20 km au sud-ouest de Bad-Reichenhall. Les Français capturés n’ont pas été maltraités par les Américains, qui se contentèrent de les remettre en bonne santé au QG de la 2e DB.

Le général Leclerc s’est entretenu en fin de matinée avec les prisonniers, comme on peut le voir sur les photos prises par le service presse des armées. On sait que l’échange verbal a été assez agressif.
Comme l’officier français reprochait à ses prisonniers de porter un uniforme étranger, l’un d’eux lui a fait remarquer qu’il était mal placé pour critiquer, puisque lui-même portait l’uniforme américain…
Philippe Leclerc, ce jour-là, était déjà passablement énervé, après avoir essuyé ce matin même la remarque acide du major-general Milburn 6 sur les accusations de pillages de la part des forces françaises de la région. La remarque ironique bien sentie de son prisonnier, devait être la goutte de trop. Il donnera l’ordre de les passer par les armes.
Le gouvernement du Maréchal avait officiellement autorisé l’enrôlement de volontaires français dans des unités Waffen SS. Le général l’ignorait-il ?
Le 8 mai 1945 vers 17h, dans une petite clairière, ces douze Français en uniformes allemands, qui n’avaient pourtant jamais porté les armes contre aucun Français, sont fusillés, sans jugement. Ils seront exécutés par trois pelotons de quatre soldats français et sont morts avec une grande dignité, ce qui a été rapporté par le prêtre qui les a assistés. Après s’être confessé à l’aumônier militaire (sauf un) ils sont tombés en criant « Vive la France ! ». L’aumônier militaire, qui en restera traumatisé jusqu’à la fin de ses jours, était le sous-lieutenant Maxime Gaume (1911-1995). C’est à lui que les condamnés ont confié les lettres pour leurs épouses, leurs familles.
Le peloton d’exécution, sur ordre de Leclerc, dut se retirer en laissant les corps sur place ! Il faudra une démarche personnelle de l’abbé Gaume, auprès des troupes américaines pour les faire enterrer dignement, dans des tombes surmontées de croix en bois. On a dit qu’un aumônier américain était venu, quelques jours plus tard, bénir les tombes. Voici quelques noms, ceux qui purent être identifiés. Pensons à eux dans nos prières : Obersturmführer (lieutenant) Serge Krotoff, 33 ans – Untersturmführer (sous-lieutenant) Raymond Daffas, 37 ans – Untersturmführer Paul Briffaut, 26 ans – Grenadier Raymond Payras, 22 ans – Unterscharführer (sergent) Jean Robert, 30 ans.
Voici ce qu’on peut lire sur le site de « Jeune-Nation» : (extraits)
« Il est habituellement suggéré, sinon affirmé, même par des anciens de la 2e DB, que c’est le général Leclerc en personne qui aurait pris d’autorité, ou du moins provoqué la décision de faire fusiller les douze prisonniers (…) la décision a de toutes façons été prise à l’état-major de la 2e DB, ce que confirme le père Gaume (…) Il semble par ailleurs établi qu’un contact radio a été assuré préalablement avec Paris au sujet des douze hommes (…) Selon l’aspirant Yves C., par contre, alors chef du peloton de protection de QG à qui leur garde aurait été confiée la veille de l’exécution, ordre aurait alors été donné de Paris de les rapatrier en France pour les juger. (…) le commandant de la 4e compagnie, le lieutenant Maurice Ferrano (1909-1981), un vieux dur à cuire, compagnon de la Libération depuis 1942 (…) organisa l’exécution sur place »
Le Camp du Bien et le Camp du Mal
Mais remplaçons les uniformes et les époques pour une petite uchronie. Nous sommes en 2027.
Albert Delacroix a été élu à la présidence de la République, chassant définitivement Emmanuel Macron du pouvoir. Le nouveau gouvernement a finalement décidé de rejoindre l’alliance pro-russe. En réaction, les soldats ukrainiens ont envahi le territoire, alors que l’état-major ne s’y était pas préparé. Les chars français ont été pulvérisés. C’est la débandade, l’exode. Le gouvernement français s’est enfui à Londres pour prêcher la résistance. Un autre gouvernement assume l’intérim en collaborant avec les troupes d’occupation. Les Ukrainiens défilent sur les Champs-Élysées …
Des Français, séduits par la moralité de l’ordre nouveau, s’étaient engagés dans les armées russes. Une heure après l’annonce de la capitulation des dernières divisions du général russe Serguei Bogdanov, en forêt de Tronçais des soldats français en uniformes ukrainiens ont capturé des « traîtres ». C’est l’euphorie chez les pro-Ukrainiens. 12 soldats français en uniformes russes sont abattus sur le champ…
Cela se saura. Vingt ans après la fin de la guerre, cette histoire remontera à la surface… On recommandera bien-sûr que l’ « Affaire » de la tuerie des soldats « perdus » doit être passée sous silence, sous peine de passer… pour une apologie de la haine.
Serge Krotoff, Raymond Daffas, Paul Briffaut, Raymond Payras, Jean Robert et les autres …
Présents !

Hector de Sainte-Hermine
8 mai 2025
80ème Anniversaire de la Tragédie de Bad-Reichenhall
- « Les miliciens condamnés à mort sont immédiatement (de 8 heures à 10 heures et quart) fusillés publiquement dans le bois de La Pezerettaz, dans la vallée du Bouchet à trois kilomètres du Grand-Bornand. Au cours de leur détention et des exécutions, ils sont assistés par l’abbé Etienne Ducroz, professeur au collège Saint-Joseph de Thônes. Plusieurs d’entre eux ont moins de 18 ans ; le plus jeune, âgé de 16 ans et un mois, venu se réfugier auprès de ses frères aînés sans pour autant être officiellement milicien, est fusillé avec ses deux frères âgés de 17 et 19 ans. » Wikipedia ↩︎
- Pas de chance pour le monstre, le sculpteur David d’Angers immortalisera le geste par sa statue magnifique de l’église de Saint-Florent-le-Vieil. ↩︎
- Depuis 1917, le nombre des victimes du communisme international « approche la barre des 100 millions de morts » (Stéphane Courtois « Le Livre Noir du Communisme »). ↩︎
- Diffusion de la Pensée Française, Chemin de Caillauderie, 86190 Chiré-en-Montreuil. chire.fr ↩︎
- « Sur ordre du général Leclerc, la 2e DB va fusiller douze SS français de la Division Charlemagne sans aucun jugement préalable. Le motif de cette sauvage exécution ? Ces douze valeureux combattants du front de l’Est se seraient montrés insolents envers Leclerc… L’auteur, ayant lui-même servi dans la 2e DB à l’époque et se trouvant sur le lieu de l’horreur revient un demi-siècle plus tard sur ce crime de guerre resté impuni à ce jour (…)
Charles E. Boch nous montre également au niveau mondial les désastres provoqués par la désinformation alliée où le mensonge est l’instrument maître d’une propagande monstrueuse. » (Extrait du texte de la 4e de couverture) Charles E Boch, « Le Guet-Apens de Bad-Reichenhall » ↩︎ - Le major-general Milburn commandait le XXIe corps US, auquel était rattachée la division blindée de son homologue français, Leclerc. ↩︎