Quand l’Église faisait de la Politique…

La Sainte Église catholique romaine n’est pas l’église de l’écologie et de l’embrassade humanitaire ! On parle de l’Épouse du Christ-Roi, la Mère des chrétiens, de saint Pierre, saint Paul, saint Thomas d’Aquin. C’est aussi l’Église que servaient les saints, défendaient les princes et les chevaliers. C’est enfin une école de science et de vérité.
2025 marque le soixante-cinquième anniversaire de la clôture du second concile de Vatican, dont se félicitent libéraux et progressistes. L’église de feu le père François est-elle toujours l’Église catholique ? On est en droit de se poser la question.
Depuis 1962, l’Église fondée par le Christ-Roi est devenue un concept religieux aux contours imprécis, aux certitudes mouvantes, balayé par les vents de l’hérésie et du modernisme.
Il n’en était pas de même au temps de saint Louis.
Au Nom du Christ-Roi !
Depuis le premier pape Saint Pierre, l’Église connaissait son rôle de dépositaire et de gardienne de la Foi. Elle arbitrait les conflits entre les princes chrétiens, adoubait les chevaliers, sacrait les rois et les empereurs, conduisait les croisades, encourageait les ordres militaires. Les chrétiens de ces temps héroïques avaient foi dans le dogme de la Royauté Politique et Sociale du Christ : « Christus vincit ! Christus regnat ! Christus imperat ! », hurlaient-ils de joie en brandissant leurs épées (ou leurs fourches) vers le Ciel. Jésus est le Roi des sociétés humaines. Roi des pères de famille comme des souverains, rien n’échappe donc à Son sceptre divin.
Un fait historique inouï, connu pourtant de peu de chrétiens de nos jours, est venu confirmer cela. On l’appelle le « miracle de la triple Donation ». Ce merveilleux épisode qui se passa dans les premiers jours de la royauté de Charles VII, sera plus tard rapporté dans le procès de réhabilitation de sainte Jehanne d’Arc. En présence du roi, la sainte Pucelle prend la parole.
Elle demande à Charles s’il consentirait à lui offrir un présent. Le roi accepte : après tout ne lui doit-il pas la Couronne ?
Solennellement, la jeune laboureuse des Marches de Lorraine demande au roi … son royaume !
Le prince, après avoir hésité, sans-doute bousculé par des conseillers qu’on imagine être très inquiets, y consent. Le roi accepte solennellement de donner son royaume à une paysanne !
Toujours grave, Jehanne commande qu’un acte soit rédigé et lu en sa présence par les quatre secrétaire du roi. Imaginez la confusion du roi de France, lorsque ceci fait, elle le désigne avec ces mots impitoyables : « Voilà le plus pauvre chevalier de son royaume. » …
Ensuite, la sainte Pucelle, elle qui est désormais Régente du Royaume de France en Nom Dieu, remet notre pays entre les mains de Messire, Celui à qui tous les royaumes appartiennent.
Enfin, parlant en Son nom, elle remet la France à Charles VII.
Ceci rappelle les paroles de la même Jehanne à sire Robert de Baudricourt, commandant les garnisons de Domremy et de Vaucouleurs, avant son départ pour aller trouver Charles : « Le royaume n’appartient pas au Dauphin, mais à Dieu, et cependant c’est la volonté de Dieu que le Dauphin soit couronné roi et puisse tenir le royaume en commende » 1 Saint Pie X se fera l’écho de cette Royauté divine, le 13 décembre 1908 à la béatification de Jeanne d’Arc : «Vive le Christ qui est Roi de France ! » Cette application concrète de la Royauté Sociale du Christ est un code juridique, le droit chrétien, en application de la doctrine des deux glaives.
A suivre.
- La « commende » : la « donation » ou « recommandation » du droit coutumier féodal au Suzerain, ou «commendatio ». Le vassal administre les terres que le suzerain lui octroie avec sa protection. En retour le vassal lui doit le service, notamment militaire. ↩︎