LA CHEVALERIE

 
POURQUOI LA CHEVALERIE ?
Parce que la Sainte Église a toujours des ennemis

Durant la Féodalité, naissant après la mort du grand empereur Charlemagne 1, avant que la Sainte Église ne fondât ses grandes institutions vers l’an 1000 2 la chevalerie comptait dans ses rangs de bien tristes sires, des brigands de grand-chemins, des pillards de couvents, des assassins. Grâce aux efforts pastoraux des évêques, qui rendaient visite aux barons en leurs châteaux ou y envoyaient jongleurs et ménestrels, le Message évangélique finit par pénétrer les cœurs de ces rudes feudataires.

Désormais la chevalerie, que nous allons étudier, se mettrait au service et à la défense de la Sainte Église, de son clergé et de ses religieux. A notre époque, elle garde cette mission qui, si elle changea sur la forme, ne changea pas quant au fond : exactement et très précisément, depuis 1965 3 un complot mine les fondements de l’Église.
John Vennari, dans une brochure disponible aux éditions de Chiré, « 300 Ans de Subversion dans l’Église Catholique » 4 expose le complot auquel les clercs libéraux ont apporté leurs pioches, tel le Père Chenu qui, dans une revue des années 1950 5, osait parler de « l’idéal fallacieux de la chevalerie » (sic), prétendant que cette institution allait contre le message de paix de l’Évangile… Dans son « Traité de l’Église », en quelques traits magiques, le Cardinal Billot lui réglait son compte, au Père Chenu et à tous les libéraux de son espèce : « Pour protéger la religion et contraindre ceux qui s’y opposent, il est légitime de recourir à la force physique. » Les modernistes n’ont pas désarmé depuis le Père Chenu, bien au contraire. Et il faudra arriver en 2013, pour entendre le Pape insulter la Vierge Marie et la Sainte Église ! 6 Chose inouïe, impensable, même aux temps des papes Borgia ! Contre Lucifer et ses suppôts, il faut des catholiques militants et, du sein d’eux, des chevaliers intellectuellement bien formés et rompus à la discipline apologétique.
 
Les mouvements répondent à un besoin propre, un temps, un lieu définis. Et on a raison de militer au sein de telles associations (quand elles sont en accord avec l’enseignement traditionnel de l’Église). Mais le mouvement n’a plus de raison d’être, lorsque le but visé est atteint. Pour prendre un exemple historique, le Vœu de Croisade ne valait que jusqu’à la délivrance des lieux saints. Une fois Jérusalem libérée, les croisés s’en retournaient chez eux… En revanche, la Chevalerie, répond à un besoin universel et permanent de la Sainte Église. L’institution n’est pas périmée puisque si elle a changé sur la forme (on ne combat plus à cheval…) elle n’a pas varié sur le fond et que, de plus, la sainte Église a toujours ses ennemis, ce que confirme l’actualité chaque jour, même si le Vatican semble aujourd’hui aveugle sur ce sujet 7.

POURQUOI L’ÉGLISE A-T-ELLE FONDÉ LA CHEVALERIE
alors qu’elle déteste la guerre ?

Une première réponse serait de rappeler que la Chevalerie a été la plus belle manière, pour l’Église, de limiter les guerres. Il y a eu de mauvais chevaliers, comme je le précise dans « Pourquoi la Chevalerie ? ». De même il y eut de mauvais papes. Cependant cela n’a pas entaché l’Église qui est sainte, car fondée par Jésus-Christ. C’est un peu pareil pour la Chevalerie. Elle n’est pas sainte, puisqu’elle n’a pas été fondée par Dieu lui-même. Cependant, en dépit des mauvais chevaliers, elle reste l’auxiliaire zélée, le bras armé au service de l’Église.

Avant les chevaliers nous avons eu les orgueilleuses légions romaines. Elles ont été composées de soldats chrétiens, ainsi qu’en témoigne le martyre de la légion de saint Maurice d’Agaune, décimée sur ordre du tyran païen Dioclétien vers l’an 303.L’enrôlement dans les légions de César ne s’est pas fait sans douleur.
En effet, les temps apostoliques ne connaissaient de la guerre que l’image cruelle que leur renvoyaient les redoutables empereurs païens. Voilà essentiellement pourquoi les premiers chrétiens, pour ne pas enfreindre le commandement de Notre-Seigneur Jésus-Christ 8 condamnaient avec la dernière énergie, les légions de Rome… Tertullien s’interroge : « Ainsi, il serait permis de vivre dans ce métier de l’épée ? » En l’an 295, saint Maximilien en 295, refuse à l’empereur le service militaire. Origène écrit « Le service militaire est incompatible avec la profession de foi chrétienne. » Bigre et bigre et mille millions de fouchtras ! Alors ?
 
Il faut seulement distinguer l’Église du temps des persécutions, de celle des siècles qui suivirent la paix de l’Église. Tous les scrupules, en effet, seront levés au Concile d’Arles en 314, lorsque les Pères Conciliaires décideront d’ excommunier ceux qui refuseraient le service militaire ou qui déserteraient L’Église déteste toujours la guerre, mais pas l’armée, parce que le légionnaire romain est devenu chrétien. Le service militaire est devenu compatible avec la Foi. Le Christ-Jésus a-t-il reproché au Centurion (venu Le trouver pour son serviteur malade) de porter le glaive ? Saint Jean-Baptiste a-t-il exigé des soldats (venus lui demander conseil), qu’ils quittassent le métier des armes ? Saint Augustin a ces très belles paroles, parlant des légions chrétiennes :  « Car c’est une belle race, en vérité, que celle de ces guerriers très courageux et très fidèles qui, à travers mille dangers et avec l’aide d’En-Haut, triomphent d’ennemis réputés invincibles et ramènent la paix dans l’Empire. » Le catholique a en effet le souci du bien-commun ; il n’a rien à voir avec le protestant ou le « témoin de Jehovah » ; ce bien-commun était l’Empire chrétien, destiné à tracer les routes à l’évangélisation des peuples.
 
A suivre

  1. Charles Ier dit Charlemagne (du latin : Carolus Magnus) né vers 742, sacré et couronné Empereur Romain d’Occident à la Noël 800 par le pape Léon III. Charlemagne est mort d’une pneumonie le 28 janvier 814. ↩︎
  2. Paix de Dieu, Trêve de Dieu. ↩︎
  3. Année de clôture du Second Concile de Vatican ↩︎
  4. chire.fr ↩︎
  5. « Lumière et Vie » Juillet 1958 ↩︎
  6. « L’Eglise et la Vierge Marie sont des mamans, toutes les deux ; ce que l’on dit de l’Église peut être dit aussi de la Vierge et ce que l’on dit de la Vierge peut être dit aussi de l’Église […] L’Église a, Elle aussi ses défauts : l’aimons nous comme une mère, l’aidons nous à être plus belle, plus authentique, plus selon le Seigneur ? » Propos blasphématoires de François (Audience Générale, Place Saint-Pierre, 11 septembre 2013) ↩︎
  7. Précisons. La Sainte Église a toujours les mêmes ennemis depuis le Moyen-Âge, ceux que le Vatican actuel ne voit plus. Plus exactement, les papes depuis 1965 s’en sont inventés de nouveaux : les catholiques traditionalistes… ↩︎
  8. « Remets en place ton épée. Celui qui se servira de l’épée, périra par l’épée. » (Évangile selon Saint Mathieu, XXVI, 52) ↩︎

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