Retour sur l’ « Affaire Carpentras »
A quelques mois du rappel à Dieu de Jean-Marie Le Pen 1, j’aimerais revenir sur les évènements survenus le 10 mai 1990 à Carpentras. Il me paraît intéressant d’en reparler quelques trente-cinq ans après, parce que le discrédit avait été jeté, à l’époque, sur le Front National et ses militants. Comme toujours dans ces cas-là, la même presse qui avait craché sur l’ennemi public n°1 de la classe politique, se sera abstenue de lui présenter ses excuses… Le 10 mai 1990, le cimetière juif de Carpentras fut vandalisé. Comme s’il y avait un lien de cause à effet, les journaux mainstream ne manquaient pas de rappeler, à cette occasion, l’attentat antisémite de Paris, de la rue Copernic dix ans plus tôt, alors que, pourtant, l’attentat en question n’était pas le fait des « fascistes » ! Qui veut noyer son chien…
Le 3 octobre 1980 une bombe éclatait à la synagogue de la rue Copernic, dans le XVIème arrondissement de Paris, faisant 4 morts et 46 blessés. Bien-sûr la piste de l’extrême-droite est privilégiée… De nombreuses descentes de police ont lieu au domicile de militants royalistes et nationalistes. L’enquête sur cet attentat odieux ne donne rien, et piétine. La presse extrapole alors, jusqu’à incriminer les phalangistes espagnols…
Après que l’opinion publique contrôlée ait unanimement condamné cette nouvelle barbarie fasciste, un silence assourdissant va éclater sur l’identité du criminel : l’universitaire libano-canadien Hassan Diab 2.

Le 10 mai 1990, trente-quatre tombes du cimetière juif de Carpentras sont vandalisées ; un cercueil est déterré ; un corps est exhumé ; des croix gammées sont retrouvées peintes sur les tombes… Comme pour l’attentat de la rue Copernic, la piste de l’extrême-droite est privilégiée, avant tout examen sérieux…
Le Front National et Jean-Marie Le Pen sont nommément accusés, sans l’ombre d’une preuve.
« Jean-Marie Le Pen est un des responsables de tout ce qui a été inspiré par la haine raciste depuis des années. » Pierre Joxe, Ministre de l’Intérieur.
« C’est le discours d’exclusion et de haine du Front National qui rend possible de tels actes, aujourd’hui en France. » Simone Veil.
« Faut-il interdire le Front National ? » Le Monde.
« Hitler, ça suffit ! Le Pen démasqué » VSD
Selon les policiers chargés de l’enquête à l’époque, les vandales ne sont pas à chercher du côté du FN. Qu’importe, un vaste cortège contre l’antisémitisme s’ébranle de la Place de la République jusqu’à Bastille. François Mitterrand y est présent. Dans le défilé, des militants du Betar crient des slogans contre Le Pen et le FN. On a lu tout dans la presse des jugements étonnants, comme celui-ci par exemple paru dans l’édition du 12 juillet 1990 de L’Évènement du Jeudi : « Je ne tiens pas à ce qu’on retrouve les coupables. Ça dédouanerait l’extrême-droite »…
Le vandalisme au cimetière juif s’est déroulé la nuit où le dirigeant du Front National faisait une excellente prestation sur le plateau TV de « L’Heure de Vérité »… On finira par trouver les coupables. « Ce seront finalement les remords et les aveux spontanés d’un jeune extrémiste membre du commando, qui permettront à la justice d’aboutir. Il sera condamné en avril 1997, avec trois autres complices, admirateurs d’Hitler mais sans lien avéré avec le FN, à des peines allant de 20 mois à deux ans d’emprisonnement ferme. » (« Il y a 30 ans, le cimetière juif de Carpentras profané : la France indignée. » lepoint.fr)
Citons un fait-divers, parmi tant d’autres, hélas, en ces temps de haine anti-catholique : le 22 septembre 2010 le cimetière catholique de Frontenay-Rohan-Rohan a été saccagé. « Près de cinquante tombes catholiques ont été profanées » ainsi que l’indiquait le communiqué de presse du Ministre de l’Intérieur. C’est 16 tombes de plus qu’au cimetière de Carpentras.
Le ministre Brice Hortefeux communique : « Je viens d’apprendre, avec stupeur et consternation, que près de cinquante tombes catholiques ont été profanées dans un cimetière de Frontenay-Rohan-Rohan, dans les Deux-Sèvres. Je tiens à exprimer ma solidarité et ma sympathie aux familles des défunts, ainsi qu’à tous les croyants légitimement choqués par ces actes révoltants. Cette nouvelle atteinte à des tombes chrétiennes est intolérable. Depuis le début de l’année, 323 agressions envers des sites chrétiens ont été recensées sur notre territoire : 140 cimetières et 183 lieux de cultes ont été profanés. Lorsqu’une église, une synagogue, une mosquée, un temple ou tout autre lieu de culte sont attaqués, lorsqu’une tombe est profanée, c’est l’ensemble de la communauté nationale qui s’en trouve offensée. J’ai demandé à ce que tous les moyens soient mis en œuvre pour en identifier les auteurs, les interpeller et les déférer sans délai à la justice. Les coupables ne resteront pas impunis. » (source : mobile.interieur.gouv.fr/Archives/)
Je ne permettrais absolument pas de douter de la sincérité du ministre. Dieu seul peut sonder les cœurs. L’officier de l’État républicain a vraisemblablement été sincère dans cette affaire, qu’il a ressentie « avec stupeur et consternation ». Mais qu’il me soit permis de regretter que, pour le cimetière catholique vandalisé de Frontenay-Rohan-Rohan, ainsi qu’une quantité presque innombrable de profanations de cimetières catholiques depuis, il n’y eut point de marche « contre la haine antichrétienne », aucune déclaration de politiques indignés.
Seul le communiqué de presse ministériel du 22 septembre déplorait ce qui s’était passé. Les familles devaient s’en contenter.
- Jean-Marie Le Pen, fondateur et premier président du du Front National, né le 20 juin 1928 à La Trinité-Sur-Mer (Morbihan) a rendu son âme à Dieu le 7 janvier 2025 à Garches (Hauts-de-Seine). ↩︎
- Son procès s’ouvrit devant la Cour d’Assises de Paris le 3 avril 2023, en l’absence de l’accusé, emprisonné au Canada. Il y serait toujours. ↩︎